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Schroëder : une référence ?

La chronique hebdomadaire de l’eurodéputé honoraire Francis Wurtz, dans l’Humanité dimanche

12_Pressé de dire si « la baisse du coût du travail (était) sortie du radar » du gouvernement, Pierre Moscovici vient de lâcher: « Il y aura un véritable agenda de compétitivité dans les tout prochains mois. Ce n’est pas long ! Gerhard Schröder a attendu quatre ans. »

Déjà,le 27 septembre dernier, sur France 2, le Premier Ministre lui-même a eu cette sortie plutôt insolite : « Schröder a eu besoin de deux mandats pour faire ses réformes, nous le ferons dès maintenant ! ». Le dé-constructeur de l’Etat social allemand serait-il devenu une référence, même partielle, du gouvernement ? Sur un sujet aussi sensible, l’ambiguité n’est pas permise.

Rappelons donc, une fois de plus, quelques uns des ingrédients de l’ “Agenda 2010” lancé outre-Rhin, il y a une dizaine d’années, par le précurseur du « choc de compétitivité ».

D’abord, à propos des retraites : l’âge légal y est porté progressivement à 67 ans. Les cotisations augmentent et les pensions diminuent (à 46% du salaire !). A côté du régime de base, par répartition, est crée un fonds d’épargne-retraite par capitalisation. Un certain nombre d’avantages fiscaux des retraités sont rabotés.

Dans le même temps, le marché du travail subit les coups de massue des « lois Hartz ». En vertu de ces “réformes” , un chômeur doit accepter tout poste qui lui est proposé par l’agence pour l’emploi, fût-ce avec un salaire inférieur à son indemnité-chômage. Des “mini-jobs” sont institués, ultra-précaires et payés moins de 400€ par mois, les entreprises concernées étant, en outre, exonérées de cotisations sociales sur ces “emplois”. Quant aux travailleurs âgés, ils sont particulièrement dans le collimateur : chômeurs, ils n’ont droit à une allocation qu’à la condition d’avoir travaillé durant un an au cours des deux dernières années écoulées. La durée du versement de l’allocation chômage passe, elle, de 32 à 12 mois. Passé ce délai, les chômeurs de longue durée, à la place des 57% du dernier salaire qui leur étaient accordés jusqu’alors, ne perçoivent plus qu’une sorte de RMI de 345€ -cette allocation de survie pouvant être réduite si le conjoint travaille, si le patrimoine excède 13000€ ou si la famille proche a des économies…

Inutile de dire que, si le nombre des chômeurs reconnus a sensiblement baissé depuis la mise en œuvre de cette purge, la précarité et la pauvreté, elles, ont explosé dans l’ “économie la plus compétitive d’Europe”! L’Office allemand des statistiques chiffre à un quart de la population du pays (!) le nombre de personnes menacées de pauvreté avant transferts sociaux. Il situe même à 36% la proportion de retraités exposés au même risque ! Même les enfants ne sont pas épargnés : à Berlin, un sur trois vit dans la pauvreté. Avoir un emploi ne suffit plus pour se libérer de cette oppression : ils sont officiellement plus de 20% parmi les salariés des entreprises de plus de dix employés à être classés parmi les pauvres. 2,5 millions d’entre eux cumulent deux postes de travail pour vivre. En 2010, un salarié sur quatre gagnait en Allemagne moins que le SMIC horaire français ; 1,4 millions d’entre eux touchaient moins de…5€ par heure. Certes, tous les Allemands ne partagent pas ce sort : les 10% les plus fortunés d’entre eux se partagent nettement plus de la moitié des richesses du pays, tandis que les 50% les plus pauvres en détiennent 1%, soit quatre fois moins qu’avant l’ouragan Schröder.

Aussi ne peut-on qu’attendre d’un gouvernement de gauche qu’il cesse franchement et définitivement de voir dans une telle hécatombe des droits sociaux la moindre source d’inspiration.

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REALPE présent au Congrès des élus communistes et républicains (France)

A l’occasion de cette rencontre de plusieurs centaines d’élus locaux (du conseiller municipal au parlementaire), REALPE présentera ses actions dans le Forum des partenaires.

Avec le Cidefe, REALPE organise un débat sur les actions en cours contre les politiques d’austérité. Animé par Francis Wurtz, député honoraire européen, il réunit Maite Mola, d’Espagne (PGE) et Petros Tatsopoulos, député grec (Syriza) ainsi que Marie-Christine Vergiat et Jacky Hénin, députés européens.

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Prix Nobel de la Paix à l’Union européenne – « Heureusement que le ridicule ne tue pas »

Marie-Christine Vergiat, députée européenne, réagit à l’attribution du Prix Nobel de la Paix à l’Union européenne, le 12 octobre dernier.

L’attribution du prix Nobel de la paix à Barak Obama alors qu’il venait tout juste d’être élu Président des Etats-Unis valait déjà son pesant de cacahuètes.

Aujourd’hui, c’est le tour de l’Union européenne. Qu’en est-il du bilan réel de l’Union européenne au-delà des mots ? Cela vaut le coup de s’interroger.

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S’il est indéniable qu’il n’y a pas de conflit sur son sol au sens étroit du terme depuis un certain temps, il est tout aussi indéniable que l’Union européenne est le plus souvent totalement incapable d’agir sur ces questions.

Tout d’abord, qu’a-t-elle fait pour résoudre le problème chypriote qui concerne pourtant un de ses Etats membres et un autre Etat (la Turquie) qui frappe à sa porte ?

Quand a-t-elle eu une action forte et surtout homogène sur les grandes questions soulevées à l’ONU ? Quel est son bilan en Palestine depuis si longtemps ou même plus récemment en Syrie ?

Où est la cohérence de ses actions et de celles de ses Etats membres quand elle est incapable de les empêcher de s’engager dans des conflits armés comme on l’a vu en Côte d’Ivoire et en Libye et que l’on va sans doute le voir très vite au Mali.

Comment oublier qu’un certain nombre d’Etats membres sont parmi les plus grands pourvoyeurs d’armes à travers le monde et participent donc indirectement aux conflits ?

Comment juger la façon dont se construit une Europe forteresse qui se décharge des basses besognes sur les pays limitrophes en laissant mourir notamment en mer des centaines de personnes, y compris des demandeurs d’asile, au mépris des obligations internationales.

Et que dire de la paix sociale quand les politiques d’austérité frappent un nombre croissant d’hommes, de femmes et d’enfants et notamment les plus pauvres et les plus fragiles d’entre eux, sans parler de la violence policière qui s’abat contre ceux et celles qui osent protester comme on l’a encore vu récemment en Espagne et en Grèce.

L’Union européenne est indigne de ce prix. Si elle était fidèle à ses valeurs, elle devrait le refuser.

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Famagousta, la ville fantôme de Chypre

Depuis plus de trente ans, Famagousta témoigne de l’occupation turque d’une partie de l’île. Elle est devenue le symbole d’un statu quo entretenu par l’Union européenne, comme si la vie s’y était figée pour toujours.

Une vidéo qui accuse :

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